Le premier disque : The Straw Dogs

The Straw Dogs "Twisted Wheel" (reverb1 - avril 1993)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

The Straw Dogs  »Twisted Wheel »

(reverb 1 – avril 1993 – CD digipak 5 titres)

Mon ami Stéphane Jonathan, bassiste des Straw Dogs, m’affirmait que ma décision de créer ce label s’était cristalisé lors d’un voyage en bus organisé par le Krakatoa vers les Transmusicales de Rennes; c’était en décembre 1992 et ce bus emmenait les Straw Dogs, Mush et Blindfolded, soit la fine fleur des groupes bordelais du moment. J’ai conservé dans ma piètre mémoire quelques images de l’Abu mais pas plus. Et je n’ai aucun souvenir d’avoir décidé à ce moment-là d’y aller. mais Stéphane a plus que probablement raison. Je suis un ours, quelque part, en tout cas suffisamment timide pour n’avoir dû ma rapide intégration dans le Bordeaux d’alors que grâce à l’image d’Abus Dangereux et, surtout, le fait que j’écoulais tranquillement mon objection de conscience au sein du Centre Info Rock tenu de main de maître par mon autre ami Laurent Tastet qui était alors bassiste au sein des Cartoons (1 album chez Season of the Witch / Black & Noir).

Donc oui sans doute, côtoyer les Straw Dogs que je connaissais un peu pour les avoir déjà vu en concert et aimer leur premier 45 tours a aidé. Yes faisons un disque ensemble ! Un maxi qu’on viendra compléter par une reprise live (enregistré au Festival de Blaye (33) en 1992) des Violent Femmes, le magnifique « Kiss Off ». La pochette fut confiée à l’artiste bordelais Michel Herreria qui rendait parfaitement compte à la fois de l’extrême sensibilité du groupe, de son côté parfois un peu brouillon, de sa classe aussi. Point de logo et pas de code-barre. Un dos peut-être un peu sombre mais un bel effet matière. Si c’était à refaire, peut-être qu’un vernis mat rendrait mieux… Emballé dans un digipak, je trouve à ce 5 titres, je ne sais plus comment, un distributeur : Media 7, juste en demandant et en exposant le projet. Aussi simple que de poster une lettre : les choses ont bien changé…

La bio était imprimée sur du papier fibreux, couleur sable et j’avais découpé les bords au cutter pour avoir un format bâtard mais différent. L’idée était justement d’éviter les photocopies pourries d’une bio torchée à la va-vite. Susciter l’envie d’écouter ce disque. Je suppose que j’avais dû être obligé de décrocher cet appareil qui toujours me hante : le téléphone. A l’époque, point d’internet. On ne pouvait pas se cacher. La promo, s’il y a un truc que je déteste dans le boulot de label, c’est celui-là. Chaque fois que j’ai dû m’y replonger, ce fut avec douleur et précipitation car tout comme le dentiste, j’y vais au dernier moment quand je ne peux plus reculer.

Les 4 titres furent enregistrés au Chalet, le studio du bougon (mais indispensable) Jean-Marc Sigrist par Thierry Duvigneau (Kid Pharaon) en février 1993. pour une sortie en avril. Du flux tendu ! Ce qu’on ne fait plus depuis belle lurette ! « Twisted Wheel », « American Gutter », « Voleur de Temps » et « Suit Of Lights » immédiatement identifiable par la voix haut perché de Laurent Dory. On y retrouvait aussi cet amour d’une guitare noise et d’une certaine manière de faire monter la tension. « Suit Of Lights » reste un beau titre et ce premier 5 titres, ma foi, j’en suis toujours content.

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