D.I.T. : les bons gars !

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D.I.T. « Good Boys »

(reverb 10 – octobre 1995)

Avec D.I.T., c’est la connexion charentaise qui pointe son nez. Depuis quelques années que je vis, déjà, avec l’amour de ma vie, je traîne quelques fois à Saintes. J’y ai rencontré Mister Luc Magnant, un grand échalas qui tient, Rock Virus, disquaire neuf et cocasse dans le centre. Il a lui aussi commencé son propre label, Total Heaven, en éditant d’abord des compilations (la fameuse « Never Get Older » en 1994, l’excellente « Never Get Plugged ») et des 45 tours (Dog Shop, TV Killers, Liquid Team…) mais aussi du garage qui tache (Guzzlers ou les Weak) ou de la noise stridente (Sleeppers). On y trouvera aussi le premier album des Improvisators Dub ou celui des furieux Jerky Turkey… En fait, une sorte de lao pré-vicious Circle… Une quarantaine de références en quelques six années pendant lesquelles Luc fermera sa boutique à Saintes pour ouvrir Total Heaven le shop en 1997 à Bordeaux, boutique qu’il revendra à l’impeccable duo Martial / Babouche (batteur des Tv Killers) qui en tiennent aujourd’hui encore les manettes. A Saintes, il y avait aussi les D.I.T., de joyeux drilles emmené par le très estimable Choum, à ses heures orfèvres pop. Ils ont enregistré un beau disque qu’il nous propose de sortir, en collaboration avec Total Heaven. Mais l’album souffrira d’un changement de distribution inopinée. Comme cela arrive souvent, soit notre distributeur de l’époque Média 7, nous a remerciés, soit il a coulé (impossible de me souvenir). Nous nous retrouvons chez un autre distributeur, Tripsichord, qui travaille la plupart des indés en France mais force fut de constater que les espérances furent déçues. Je garde le souvenir d’une aventure un peu chaotique comme il peut parfois s’en passer sur certains disques : l’album est bon mais rien ne prend ; ni vraiment la presse, ni dans les magasins, ni le tour. Par contre, pour la promo, nous avions eu une idée géniale et stupide à la fois : fournir aux radios une interview du groupe. Interview enregistré dans le local du groupe puis pressée à 500 exemplaires en vinyle format 45 tours. Et vinyle envoyés aux radios dont je ne suis pas certains qu’elles l’aient beaucoup diffusé, chaque radio ayant son propre habillage sonore pour les interview. Bref, nous étions jeunes, nous étions beaux, nous étions naïfs et parfois même un peu cons mais ça nous avait bien amusés. Il reste quelques copies de cette magnifique oeuvre qui a fait date dans le « marketing » moderne… En fait, je m’étais inspiré d’un maxi 45 tours vinyle que le label US des Replacements, Sire Records, avait conçu, contenant deux titres de leur nouvel album d’alors et une interview du chanteur, Paul Westerberg. Au final reste cet vierge enfermée dans son calvaire de scotch et de carton et de 12 chansons pop à souhait, enregistrées par le maître Fred Norguet au studio Pôle Nord de Blois. http://www.kingautomatic.com/fourdu/totalh.html